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L’avenir de l’agriculture se jouera-t-il autour de l’utilisation des robots ?

C’est à partir notamment de cette question qu’une start-up toulousaine vient de réunir plusieurs fabricants de robots agricoles. Pour les participants, il s’agissait de débattre sur les débouchés proposés à des engins parfois étonnants.

Gaëtan Séverac et Aymeric Barthès, les deux jeunes responsables de Naio Technologies étaient bien les premiers surpris. Au cours du premier Fira (forum international de la robotique agricole) que cette start-up de Toulouse vient d’organiser à l’école d’ingénieurs en agriculture du chef-lieu de la région Occitanie, quelque 200 personnes sont venues assister aux débats. Dans la salle, des agriculteurs bien sûr, mais aussi des ingénieurs et des fabricants. Tous venus pour réfléchir à l’avenir de l’agriculture grâce à l’apport des robots.

Des entreprises en croissance

Mais la direction de Naio souhaitait également saisir cette opportunité pour penser des solutions concrètes en direction des exploitants agricoles, et à de futurs projets en commun avec plusieurs industriels de la filière. « Aujourd’hui les agriculteurs nous disent qu’ils n’ont pas le temps de tout faire dans une journée. Or nous sommes convaincus que les robots peuvent les aider à produire, et en plus sans impact sur l’environnement, car ils effectuent les bonnes actions aux bons moments », souligne Aymeric Barthès.

Lequel indique avoir vendu 70 exemplaires de Oz, Dino, Bob et Ted partout en France et en Europe depuis la création de Naio en 2011. Des machines commercialisées entre 20 et 80 000 € tout de même, pour désherber les vignes ou les exploitations maraîchères. L’entreprise affiche une belle santé, puisque son chiffre d’affaires sera cette année de 700 000 €, en hausse de 60 % par rapport à l’année dernière. Selon le dirigeant, les dix à vingt entreprises spécialistes recensées dans le monde enregistrent pour certaines des chiffres aussi encourageants.

Mais ce Fira a également été l’occasion pour le danois Precision Makers de présenter la technologie qu’il a choisie de développer et qui consiste à automatiser des tracteurs classiques et aussi des tondeuses.

« Nous sommes dans une transition »

Cela étant, il est facile de constater que les robots ne sont pas encore légion au sein des exploitations agricoles. Ils sont absents en particulier des grandes cultures céréalières. « Et pourtant on pourrait déjà le faire », insiste Maurice Gohlke, venu sur la scène au nom de Bosch, dire que l’entreprise Allemande n’envisage pas, pour l’heure, de commercialiser les robots dont il a déjà conçu des prototypes. Son idée c’est plutôt de se pencher sur des sous-ensembles électroniques et des capteurs. « On a déjà tous la technologie ; notre souci, c’est que le marché ne suit pas. On ne peut pas aujourd’hui sortir des milliers d’exemplaires et dire qu’on va tous les vendre, c’est impossible ! », certifie Maurice Gohlke.

Alors le robot sera-t-il dans les prochaines années en capacité de remplacer l’homme ? « C’est un problème de société », estime Aymeric Barthès. « Nous, nous croyons que le progrès, on ne peut pas l’arrêter. Le tout est d’anticiper le plus tôt possible les nouveaux métiers que cela va générer. » Mais pour Maët Le Lan de la Chambre d’agriculture du Morbihan, qui a exposé l’étude qu’elle réalise jusqu’en 2018, il faut essentiellement voir que le robot « libère le producteur des tâches pénibles et répétitives et lui donne du temps pour des travaux rémunérateurs. Il faut aussi s’adapter aux robots, savoir les programmer et convaincre du bénéfice qu’ils apportent ! »

Mais Aymeric Barthès en est certain. D’ici 5 à 10 ans, cela va se démocratiser, le marché explosera. « Pour l’instant, je pense qu’on est sur une phase de transition, comme pour la voiture électrique ! »


Ci-dessous, Naio a présenté les quatre robots qu’il commercialise actuellement.

Ci-dessous, sept intervenants ont participé à ce premier Fira.

 

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