L’ex-ambassadeur du Royaume-Uni en Syrie, Peter Ford, a estimé dans un entretien à la chaîne Sky News que ni Moscou ni Damas ne pouvaient être derrière l’attaque chimique à Idlib, car ils n’en tirent aucun profit. Pour déterminer les coupables de l’attaque chimique contre Khan Cheikhoun, Peter Ford, a proposé de se demander à qui cela profitait.
« Clairement, ce n’est pas le régime syrien ou les Russes qui en bénéficient, et je considère comme hautement improbable l’hypothèse qu’ils soient, l’un ou l’autre derrière tout cela », a-t-il expliqué dans un entretien à Sky News »
Il existe plusieurs possibilités concernant cette affaire. Il pourrait s’agir d’une opération d’intoxication ou de « fake news », selon M. Ford. Et, toujours d’après l’ex-ambassadeur, images et vidéos, en somme toute les informations pourraient provenir des sources de l’opposition, et non de journalistes indépendants et crédibles.
De même, les images montrent probablement « un bombardement qui aurait frappé un dépôt djihadiste de munitions chimiques », il est en effet devenu notoire que les djihadistes stockaient des armes chimiques dans des écoles à Alep-Est, armes ensuite aperçues par des journalistes occidentaux.
Afin d’appuyer ses dires, l’ex-ambassadeur a rappelé les informations circulant à l’époque dans les médias et portant sur un « holocauste » et des « massacres » en train de se produire à Alep. Or, les journalistes indépendants n’y en ont pas trouvé de preuve de massacre. Plusieurs photos prises prétendument sur les lieux de carnages se sont révélées être fausses.
Et tout de même les interventionnistes, ayant déjà commis des erreurs en Irak et en Libye, semblent souhaiter reproduire le même scénario en Syrie, a fait remarquer M. Ford, les qualifiant résolument « des chiens qui reviennent à leur propre vomi ».
Pourtant, l’administration Trump a finalement évolué pour désavouer la politique d’Obama dont l’idée maîtresse était de renverser le gouvernement de Bachar el-Assad et l’entourage de Trump a annoncé que sa priorité consistait désormais en l’éradication de Daech. En cela, le fait que la tragédie d’Idlib, un « nid de vipères des djihadistes les plus extrémistes », a eu lieu quelques jours après cette volte-face est significatif.
« Si les djihadistes voulaient compliquer la tâche de Trump visant à rationaliser la politique américaine, ils auraient justement, sans aucun doute, essayé de monter de fausses informations comme cela », a résumé M. Ford. »