Avant-hier, la situation était nette : le projet d’attaque préventive US contre la Corée du Nord était sur le point d’être menée à bien, et la “preuve” en était essentiellement dans la présence du groupe du porte-avions d’attaque USS Carl Vinson au large de la Corée du Nord, et de la probabilité de l’arrivée en renfort de deux autres groupes de porte-avions, le USS Ronald Reagan et le USS Nimitz, qui devraient fournir une base offensive très puissante pour ces bellicistes projets. Hier, renversement des choses, dans tous les cas au niveau stratégique de la présence de ces unités d’attaque. Il s’avérait que l’US Navy avait fait préciser, par le canal assez effacé et discret (par rapport à la cavalerie lourde du système de la communication) de la revue spécialisée Defense News, et à partir de source d’abord à Pearl Harbor (quartier général du Pacific Command), confirmé par des sources de la Navy à Washington, que toutes ces annonces de déploiement étaient au mieux prématurées, au pire tout simplement fausses. Il faut remarquer que les officiels de la Navy s’adressant à Defense News se disaient “stupéfaits” par ces nouvelles, et l’on peut aisément conjecturer que si la chose est écrite c’est qu’il a été indiqué expressément par les sources de Defense News que cette stupéfaction constituait un élément important de la nouvelle… Ainsi nous était-il précisé :
1) Que le USS Carl Vinson se trouve actuellement, venant d’un exercice avec la marne australienne, en croisière après avoir passé samedi le détroit entre les îles indonésiennes de Java et de Sumatra, à près de 5.000 kilomètres au sud de la Corée du Nord. Il ne pourrait être question d’un déploiement au large de la Corée du Nord, s’il se fait au mieux avant fin avril et l’on dirait plutôt début mai si le groupe traîne un peu.
2) Que le USS Ronald Reagan est actuellement en période de maintenance à Yokohama, au Japon, et que cette séquence techniquement impérative ne s’achèvera que courant mai.
3). Que le USS Nimitz est en phase de pré-déploiement après refonte complète au large de l’État de Washington, sur le côte Ouest des Etats-Unis. Là aussi, il y a des impératifs techniques qui prolongent la position du porte-avions dans la zone pour plusieurs semaines, alors qu’il se trouve avec tout l’Océan Pacifique à traverser avant d’atteindre la zone comprenant la Corée du Nord. Effectivement, le USS Nimitz doit rejoindre cette zone vers la fin du printemps, mais d’abord selon le processus normal de relève du USS Carl Vinson dans son déploiement sur l’espace Océan Indien-Mer de Chine
« For more than a week, media reports in the U.S. and around Asia routinely have mentioned the approach of the aircraft carrier Carl Vinson’s carrier strike group, seemingly implying an attack on North Korea could be imminent. But a week after the U.S. announced the carrier and its escorts would leave Singapore, forego port calls in Australia and instead return to Korean waters, the carrier and its group had yet to head north. Rather, the ships were actually operating several hundred miles south of Singapore, taking part in scheduled exercises with Australian forces in the Indian Ocean. On Saturday — according to photographs released by the U.S. Navy — the carrier passed north through the Sunda Strait, the passage between the Indonesian islands of Sumatra and Java. It’s about 3,500 miles from Korea.
» U.S. Navy officials in Pearl Harbor and Washington declined to comment on the ship’s movements, other than to confirm the April 15 movement through the Sunda Strait. Off the record, several officials expressed wonderment at the persistent reports that the Vinson was already nearing Korea. “We’ve made no such statement,” said one official. Those same officials did not push back on reports that the Vinson would return to Korean waters, where the strike group operated for much of March as part of the annual U.S.-Korean Foal Eagle exercises. While declining to confirm a specific date, they did not dispute speculative media reports from South Korea that the strike group could be in the region by April 25 or so. Officials did, however, flatly deny reports that three U.S. carrier strike groups were being directed to mass off the Korean peninsula in a few weeks.
» Speculation has been rising that the Ronald Reagan and Nimitz strike groups could join with the Vinson. The Japan-based carrier Reagan, however, is in a maintenance period at Yokosuka scheduled to complete in May. The Bremerton, Washington-based Nimitz and her strike group is off Southern California, nearing the completion of its major pre-deployment exercise. The ship is scheduled to deploy this spring to relieve the Vinson in the Western Pacific.
» The Vinson’s return to Korea was ordered on April 8 by Adm. Harry Harris, commander of U.S. Pacific Command. On April 11, Defense Secretary James Mattis – having just met with Harris in Washington – noted that no specific incident prompted the order to curtail the exercise program and head north. “She’s stationed there in the western Pacific for a reason,” Mattis told reporters at the Pentagon. “She operates freely up and down the Pacific, and she’s just on her way up there because that’s where we thought it was most prudent to have her at this time. There’s not a specific demand signal or specific reason why we’re sending her up there.” »
Ainsi, la position stratégique de ces divers groupes de porte-avions se trouve-t-elle complètement bouleversée par rapport à ce qui avait été annoncé, sinon clamé ces derniers jours. La situation est d’autant plus inédite sinon bouffe, que la Maison-Blanche fut la première à annoncer ce renforcement la semaine dernière, avec des confidences dramatiques et théâtrales du président Trump à FoxNews concernant la puissance de cette force, et qu’elle (la Maison-Blanche) se trouve aujourd’hui dans la situation inédite de nous dire : “Qu’est-ce que vous voulez, nous on a dit ce que nous disait le Pentagone”. Parallèlement, le Pentagone se fait discret après avoir lui aussi fait monter la pression. Sa position a été jusqu’ici que le USS Carl Vinson serait au large de la Corée du Nord autour du 20-25 avril alors que le voilà repris de volée par l’US Navy qui remet les choses au point pour ce qui concerne l’essentiel de son point de vue (le USS Carl Vinson pourrait être éventuellement, – rien n’est plus sûr du tout, – au large de la Corée du Nord pas avant début mai, semble-t-il, avant de nouvelles précisions à attendre dans le calme de l’inattendu et de l’imprévu du désordre)… Les porte-avions, c’est l’affaire de la Navy et de personne d’autre.
Voici le court texte de Jason Ditz d’hier, sur Antiwar.com, sur la “position” bouffonne de la Maison-Blanche : ce n’est pas “the fog of war” mais “the hyper-fog of power”…
« Over the past couple of weeks, speculation about an imminent US attack on North Korea has centered heavily around the USS Carl Vinson’s carrier strike group, which White House officials had hyped as having been sent to the Sea of Japan to send a “powerful message.” The White House and other top officials had reiterated this deployment many times since the initial announcement, presenting it as steaming rapidly toward North Korea for an apparent confrontation. Imagine everyone’s surprise, then, when the US Navy released a picture of the USS Carl Vinson off the coast of Indonesia.
» You’ll immediately notice that Indonesia is nowhere near North Korea, and also that the ship was announced as having left Singapore en route to North Korea, and actually sailed in the opposite direction. The White House is now insisting that they were just telling the media what the Pentagon had told them about the USS Carl Vinson’s destination. So what does this all mean for US policy toward North Korea? It’s not at all clear, nor is it clear if the Trump Administration is even sure, with the Pentagon saying the Carl Vinson will arrive off the Korean Peninsula next week, despite being even farther away from it than eve. »
Tout cela ne signifie rien de la destinée de cet épisode crisique : ni son aggravation éventuellement par d’autres moyens, ni son apaisement dans une confusion un peu ridicule (disons “bouffe”), – tout cela reste à voir, –mais plutôt que le germe et le paroxysme à la fois de la crise nord-coréenne se trouvent à Washington D.C. ; c’est-à-dire que la crise coréenne n’est qu’un appendice, – un de plus, Washington D.C. étant de très loin la “mère de toutes les crises”, – de la crise du système de l’américanisme, et particulièrement du pouvoir de l’américanisme tel qu’il s’est décisivement (dés)organisé avec l’arrivée de Trump.
Ni fin ni même apaisement, ni aggravation de cette crise nord-coréenne puisque son épicentre se trouve à Washington et que la crise washingtonienne gronde plus que jamais… En effet, il est d’autre part assuré que la clique hystéro-belliciste, des républicains type-McCain aux démocrates antitrumpiste viscéraux, et tous globalistes d’une façon ou l’autre, reviendront très vite à l’assaut si rien d’autre ne se passe : que se passe-t-il ? Pourquoi n’attaque-t-on pas la Corée du Nord ?
…A moins que l’on organise un false flag syrien pour tenter de détourner l’attention sinon faire oublier la Corée du Nord, – même si la corde commence à être usée ? Ce n’est nullement assuré, parce que la Corée du Nord possède l’armement nucléaire et que l’argument des bellicistes est la vertu de non-prolifération, pour pouvoir rapidement passer à l’Iran. Cela s’impose d’autant plus pour eux qu’entre-temps Trump 2.0 a fait un petit pas en arrière, redevenant Trump 1.8, sinon Trump 1.6, en déclarant que les USA jugeaient que l’Iran respecte l’accord nucléaire et cela semblant impliquer l’idée que l’attaque de l’Iran n’est plus à l’agenda. (Cela, par ailleurs, alors que Trump n’a cessé de répéter durant sa campagne que ce traité était “désastreux” : encore un pas de danse type “flip-flop” par rapport à sa campagne…) Pour ces bellicistes qui ne craignent aucune extrapolation bouffonne de la logique, ces deux dossiers sont liés, avec le refus de la position de Trump vis-à-vis de l’Iran et l’affirmation, soutenue par Israël que l’Iran va vers la bombe, qu’il faut donc l’attaquer, mais alors aussi la Corée du Nord qui est d’ores et déjà nucléaire-prolifératrice, et que par conséquent l’attaque contre l’Iran se trouvera plus aisément justifiée pour la narrative-fantasy courante si d’abord l’on soumet la Corée du Nord et l’on détruit son arsenal nucléaire.
Enfin, il y a l’argument selon lequel l’épisode de la crise nord-coréenne au rythme des évolutions très rock’n’roll du groupe d’attaque USS Carl Vinson ne constituait qu’un bluff dès l’origine. C’est la thèse notamment d’analystes russes interrogés par Sputnik.News qui fut le premier à débusquer l’article discret de Defense News sur la véritable situation du USS Carl Vinson. Nous pensons que cette thèse fait la part trop belle aux capacités organisationnelles du système de l’américanisme, et ne tient pas assez compte des concurrences sévères entre les différentes armes au sin du Pentagone, apparues à cette occasion. L’enchaînement se trouve avec ce dernier point…
L’US Navy contre les Marines ?
Il est intéressant et même fascinant de comprendre le déroulement de la communication de ces derniers jours. Depuis l’attaque en Syrie quasiment, l’accent est mis sur la Corée du Nord, avec une pression à mesure. L’essentiel de cette pression devient, du point de vue militaire, le groupe du porte-avions d’attaque USS Carl Vinson. Cela fait plus d’une semaine que la chose est dite et redite, relayée par le Pentagone vers la Maison-Blanche, laquelle avec Trump en guerrier furieux s’appuie complètement sur cette logique militaire. Le secrétaire à la défense Mattis en parle encore samedi dernier, dans des termes d’une extrême ambiguïté : « [Il y a un groupe de porte-avions d’attaque stationné dans le Pacifique Occidentale pour une cause spécifique générale qui est la sécurité de la zone] […] Il opère à volonté vers le Nord ou vers le Sud [dans cette partie] du Pacifique, et il se trouve actuellement sur sa route vers le Nord parce que simplement nous pensons que c’est là qu’il est prudent de le déployer en ce moment. Nous ne l’envoyons pas pour quelque signal que ce soit ou pour une raison spécifique... » L’ambiguïté est dans ceci que le groupe d’attaque est envoyé là où on dit qu’il va (Corée du Nord) sans qu’il faille y voir un signal ou une mission spécifique à cause d’une situation délicate, et pourtant qu’il est prudent qu’il s’y trouve (à cause d’une situation délicate). Mattis dit cela après avoir rencontré le chef du Pacific Command, l’amiral Harris, venu à Washington de son QG de Pearl-Harbor. Quand on sait les messages que Mattis envoient à la Maison-Blanche et cette position ambiguë qu’il défend après avoir vu Harris, on commence à se douter de quelque chose… C’est le même jour que le USS Carl Vinson passe entre Java et Sumatra, à près de 5.000 kilomètres de la Corée du Nord, et que le service de communication de l’US Navy commence à diffuser, comme par hasard si l’on veut et discrètement, des photos de cet “événement historique”.
C’est à Pearl Harbor d’abord, au QG de Harris et un bastion de l’US Navy dans sa position et son statut, que Defense News recueille les réactions de l’US Navy en étant prié de mettre en évidence combien les officiels de l’US Navy que le journal rencontre sont extrêmement “étonnés” de lire et d’entendre depuis plusieurs jours des “nouvelles” sur le déploiement du groupe USS Carl Vinson dans une zone où il ne se trouve pas. L’US Navy, fait-on remarquer, n’a jamais rien dit de pareil (et l’US Navy à Washington confirme). Ce qui est curieux, c’est que l’US Navy a mis une dizaine de jours à réagir au déferlement des “nouvelles” dans ce sens, et qu’elle le fait après la rencontre Mattis-Harris, alors qu’elle (la Navy) sait bien que ce sont les services de Mattis qui alimentent la Maison-Blanche dans ce sens faussaire, et qui par conséquent sont la principale source de la diffusion de la chose dans le système général de la communication. On peut en déduire que l’US Navy a laissé faire pour mieux mettre à jour la manœuvre, pour en discuter avec Mattis preuves à l’appui, et pour enfin décider qu’elle allait contrer en position de force, preuves à l’appui, cette offensive de communication.
On en déduit d’une façon plus générale qu’il y a un malaise entre la Navy et Mattis et nous serions tentés de placer ce malaise d’abord sur le terrain de la concurrence des pouvoirs au sein de l’appareil des forces armées. Il doit être compris aisément que la Navy n’est pas très satisfaite de la situation actuelle où, de plus, il est généralement dit et admis que Trump s’appuie le plus possible sur ses généraux, sinon les laisse faire, sinon en est un tout petit peu le “prisonnier”, etc. Il y a trois généraux du Corps des Marines à des poste-clef dans l’administration et dans la hiérarchie : Mattis et Kelly, anciens chefs du Corps des Marines tous deux, qui dirigent les ministères de la défense et de la sécurité intérieure ; Dunford, des Marines encore, qui préside le Comité des chefs d’état-major, comme un équivalent du chef d’état-major. On comprend mieux le malaise et l’insatisfaction de la Navy si l’on ajoute que le Corps des Marines, bien que pratiquement autonome et considéré comme une arme à égalité avec l’Army, la Navy et l’USAF, a tout de même une filiation historique et des aménagements techniques, voire des déploiements, qui en font une arme liée à la Marine par une autorité naturelle revenant à l’US Navy. Par exemple, le Corps des Marines utilise actuellement pour son aviation des F/A-18 Super Hornet embarqués à bord des porte-avions de l’US Navy. (Lors de la campagne du Pacifique, en 1942-1945, les Marines, – qui, s’il y avait une équivalence, correspondraient plus aux fusiliers-marins français qu’à l’infanterie de marine anciennement infanterie coloniale, – furent directement et organiquement placés sous l’autorité de l’amiral Nimitz, jamais sous celle du Général MacArthur qui supervisait l’US Army et l’USAAF.)
En d’autres mots, un conflit interne est en train de se développer au sein du pouvoir militaire que d’aucuns jugent être le “tuteur” de Trump. Il concerne directement l’US Navy, qui estime ne pas disposer d’un pouvoir correspondant à son importance, surtout par rapport au Corps des Marines qui devrait plutôt lui être subordonné que prétendre la diriger. Jusqu’ici, on l’a remarqué pour cette séquence de commentaire, on n’a rien dit de la Corée du Nord : c’est qu’à Washington, les conflits internes au sein de l’énorme bureaucratie de sécurité nationale prennent le pas sur tous les autres, notamment sur les conflits extérieurs. Pourtant, à un moment ou l’autre, ils se répercutent sur ces conflits extérieurs. Dans ce cas, l’on peut alors avancer ici l’hypothèse que l’US Navy n’est pas pressée de porter le chapeau dans une éventuelle crise avec la Corée du Nord, voire avec la Chine, c’est-à-dire qu’elle n’est pas pressée d’exposer ses précieux porte-avions à des armes qui pourraient les menacer, – surtout de la part des Chinois, dont on sait qu’ils ont développé un remarquable arsenal de missiles justement destinés à l’attaque contre les porte-avions d’attaque US.
Ici, un rappel déjà-historique n’est pas inutile pour substantiver l’hypothèse de postures et d’actions politiques des services armées, agissant d’une façon autonome au sein du système de l’américanisme, – surtout l’US Navy justement… Dans les années 2006-2008, la Navy avait montré qu’elle était capable de jouer un rôle politique officieux extrêmement important. Nous le rappelions que « L’US Navy avait réalisé une opération de cette sorte, d’une façon politiquement très claire derrière les arguments techniques qui avaient permis de dégarnir les capacités d’attaque contre l’Iran dans la période 2006-2007, alors que les extrémistes de l’administration Bush (Cheney & sa clique) réclamaient une attaque contre l’Iran. De simples dispositions techniques, avec des procédures de remplacement arrangées dans un sens adéquat en modulant les déplacements des porte-avions avaient permis de réduire la présence de l’US Navy à deux, voire un seul CVA au large de l’Iran en juillet-août 2007, au moment le plus intense de la possibilité d’une attaque ; cette présence était absolument insuffisante pour le dispositif aérien et de soutien technique nécessaire à l’attaque stratégique envisagée.
Aujourd’hui, les conditions sont très différentes, à mesure du morcellement et de la confusion du pouvoir du système de l’américanisme, infiniment plus grands qu’il y a dix ans. Même si l’enjeu d’une éventuelle crise nord-coréenne poussée à son paroxysme est absolument gigantesque, on voit qu’il ne sera traité qu’indirectement, au travers des querelles internes du pouvoir de l’américanisme. Il est bien possible que les généraux (et les amiraux) “tiennent” Trump, comme il est beaucoup dit. Mais on déjà esquissé les limites de cet exercice. ( « Il y a deux mois, on avait appris, – petit bruit de couloir, – que les deux ministres anciens chefs du Corps des Marines, Mattis à la défense et Kelly à la sécurité intérieure, s’étaient mis d’accord pour coordonner leurs agendas, de façon à ce qu’en aucun cas les deux soient simultanément absents de Washington (mission, voyage, etc.). On avait pensé que c’était pour mettre des bâtons dans les roues de Trump 1.0 mis sous surveillance ; cela pourrait bien être désormais pour tenter d’empêcher, – et le verbe “tenter” est de rigueur puisqu’il s’agit du président, – Trump 2.0 d’aller trop loin jusqu’à une bêtise stratégique irréparable débouchant sur un conflit catastrophique. Si Trump 1.0 semblait une catastrophe pour les “forces obscures”, il n’est pas dit que Trump 2.0 ne se révèle pas comme une effroyable bombe à retardement qui joue tellement le spectacle de la téléréalité qu’il en devient impossible d’attraper la mèche pour l’éteindre. »)
Bien entendu, si là-dessus se greffe des conflits à l’intérieur du cercle des chefs militaires “tuteurs” de Trump, comme on le voit se dessiner avec cette affaire de Corée du Nord, ce qui était prévu comme une remise en ordre (Trump 1.0 transmuté en Trump 2.0) peut au contraire se transformer en un désordre encore plus considérable que l’arrivée de Trump 1.0 avait provoqué. Il faudra alors une attention soutenue et une concentration à mesure pour distinguer qui, sans le savoir ni le vouloir la plupart du temps, fait le jeu de la nécessaire bataille de l’antiSystème. Le désordre à Washington D.C. est si grand que l’on n’arrive même pas à dégager une perspective d’un grand conflit net et clair, comme tant de ces zombies-Système aimerait parvenir à déclencher pour en faire leur Armageddon.
dde