C’est John Wight qui a eu cette bonne idée sur le site de nos amis de Sputniknews.com : et si le monde libre, ou le monde libéré (car le monde n’est plus libre) plutôt, imposait des sanctions à cet Etat voyou fantastique et tératologique, à ce rogue state (Derrida en avait très bien parlé) absolu et déchaîné, ivre de sa chair bleue, pour reprendre Valéry, qui menace la Russie, puis la Chine, puis la Corée, puis le Moyen-Orient, puis l’Iran, puis l’Allemagne et l’Europe ? Tout se passe comme dans une cour d’école de malappris, quand un costaud (un « bully », comme on dit là-bas) menace ou tabasse les petits un à un, chacun son tour, pendant que les autres, plus larvaires et lâches que jamais, assistent aux passages à tabac.
Gilles Deleuze disait que la vie moderne est un mauvais film, et je suis d’accord, car j’ai fait de cette remarque un fil rouge dans mes livres. Mais la diplomatie moderne devient elle précisément un mauvais western. Prenez l’homme de Laramie par exemple, un des meilleurs films d’Anthony Mann avec un impeccable James Stewart. Un gros éleveur s’est arrogé le droit de dire que tout ce qui était autour de lui à trois jours de cheval était à lui (idem pour la rivière rouge de Hawks avec John Wayne : le pistolet établit les titres de propriété). Après c’est aux voyous dirigés par son taré de fils de mutiler et de mitrailler les résistants et mécontents. Eh bien c’est devenu ça l’ordre nouveau US, puissance tarée et travestie, revêtue des oripeaux du bien, et qui prétend nous mener à la guerre nucléaire dans l’indifférence de tous les laquais de ce subcontinent pour soumettre ce qui y reste de la résistance !
Où allons-nous ? Je sais, nous allons en vacances, et on va reparler de la robe qui serre de trop près la grosse Rihanna. Cette crétinisation planétaire facilitée par les GAFA (Google, Apple, Facebook, etc.), qui a été voulue en haut lieu, a fait baisser aussi tous les QI de cette planète idiote (pourquoi attendre l’an 2500 comme dans Idiocracy ?), servant bien sûr la docilité de la foule ahurie des consommateurs de produits américains. Voyez le début du film Domino de Tony Scott pour comprendre ce qu’est que cette masse multiculturelle US.
Il serait simple pourtant de se lever à trois ou quatre, d’établir un axe Paris-Berlin-Moscou-Beijing et de terrasser enfin cette hydre débile à mille têtes que sont devenus les Etats-Unis d’ Amérique. Cette place-forte (place-forte ou place faible ? On va savoir) pourrait alors nous menacer tout ce qu’elle voudrait.
Mais nous sommes dominés depuis quarante ans par une poignée de marchands et fonctionnaires formé/vendus aux Etats-Unis, habitués à tous les coups bas contre notre futur. Il reste qu’une pluie de sanctions imposée par l’île-monde contre cette techno-barbarie hébétée nous tirerait de ce mauvais pas. Qui va mater le cowboy rogue ?
Les carnets de Nicolas Bonnal