L’incontournable Ouyahia confirme une nouvelle fois qu’il est le véritable poids lourd de la scène politique algérienne. Premier-Ministre pour la 4 ème fois. Seulement; cette fois-ci, il s’impose dans un contexte politique et sécuritaire particulier .
En dépit de la méfiance qui caractérise ses relations avec certains, en particulier les islamistes et certains responsables du FLN. Ouyahia a fini par convaincre Bouteflika et les cercles du pouvoir de part son expérience et son savoir faire démontré à plus d’un niveau, qu’il est le bon joker du pays. Ainsi; le Président de la république a fini par comprendre que son chef de cabinet du Palais d’El-Mouradia -ministre d’Etat- est le véritable homme de la situation qui va pouvoir remettre de l’ordre dans les différentes institutions et conduire le pays à bon port. Ahmed Ouyahia est connu aussi, pour entretenir des relations solides avec les diplomates français, américains et occidentaux en général. Avec cette période de crise aux multiples facettes, l’Algérie a besoin de soutiens à l’étranger.
Il est incontestable que Monsieur Ouyahia a une maitrise parfaite des codes du système algérien et ses rouages. Il dispose, aussi, grâce à son long parcours, de très forts relais au sein de l’administration et des institutions sécuritaires. De nombreux cadres de l’Etat ont travaillé longtemps avec lui et le connaissent personnellement. Il a tissé d’excellentes relations avec les dignitaires militaires et les divers hauts gradés du DRS. Cette posture lui permet de trouver un consensus dans les dossiers politiques les plus délicats et les plus controversés. Et le consensus est, aujourd’hui, la valeur la plus recherchée par l’Algérie inquiétés par les soubresauts économique.
Si Ahmed Ouyahia jouit d’un riche parcours à la faveur des fonctions et des hautes responsabilités qu’il a occupées au sein de l’Etat depuis 1993, en qualité de sous-secrétaire d’Etat aux Affaires arabes et africaines, puis de chef de cabinet du Président Liamine Zeroual en 1995, avant d’être nommé plusieurs fois chef du gouvernement.
Né le 2 juillet 1952 à Iboudraren – Ben Yenni (wilaya de Tizi Ouzou), Ahmed Ouyahia, diplômé de l’Ecole nationale d’administration (ENA), a été affecté en 1981 comme conseiller aux Affaires étrangères à l’ambassadeur d’Algérie en Côte d’Ivoire, puis en 1984, à la direction de la Mission permanente de l’Algérie aux Nations unies à New York.
De 1988 à 1989, il est nommé co-représentant algérien au Conseil de sécurité des Nations unies, puis chargé d’études au cabinet du ministre des Affaires étrangères avant de devenir directeur général du département africain du même ministère.
Nommé ambassadeur au Mali en 1992, M. Ouyahia a été chargé de négocier la paix comme intermédiaire dans le conflit entre le gouvernement malien et le mouvement de l’Azawad dans le nord de ce pays et qui avait abouti à la signature du Pacte national de Bamako.
De retour à Alger en 1993, il est nommé sous-secrétaire d’Etat aux Affaires arabes et africaines sous le gouvernement présidé par le défunt Rédha Malek. Chef du gouvernement de 1995 à 1998 et de 2003 à 2006, M. Ouyahia a effectué son retour à la tête de l’Exécutif, mais cette fois comme Premier ministre de 2008 à septembre 2012, date à laquelle il sera remplacé par Abdelmalek Sellal.
Il a occupé, en outre, le poste de ministre d’Etat ministre de la Justice de 1999 à mai 2002 et ministre d’Etat représentant personnel du président de la République de juin 2002 à mai 2003. Il a aussi occupé le poste de directeur de cabinet de la présidence de la République à deux reprises.
M. Ouyahia est également secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), deuxième force politique du pays après le parti du Front de libération nationale (FLN). En janvier 2013, il démissionne de son poste de secrétaire général du RND et il est remplacé par Abdelkader Bensalah. En juin 2015, après la démission de ce dernier, il est de nouveau secrétaire général par intérim avant d’être confirmé dans son poste lors du congrès du RND en mai 2016. Ahmed Ouyahia est marié et père de deux enfants.