Selon sputniknews.com, l’Inde serait prête malgré les menaces de sanctions US, à conclure dès cette semaine un contrat d’achat de systèmes antiaériens russes S-400 Triumph, selon The New York Times.
La semaine dernière la ministre indienne de la Défense, Nirmala Sitharaman, s’est rendue à Moscou pour finaliser l’achat du système antimissiles russe S-400 Triumph.
Le contrat, d’un montant de 6 milliards de dollars, est discuté sur fond de nouvelles sanctions américaines contre la Russie et au moment même où l’administration Trump tente de former une alliance militaire avec l’Inde. Des officiels indiens indiquent que le contrat pourrait être conclu dès cette semaine et que l’Inde acquerra alors cinq S-400 Triumph qu’elle pourrait utiliser non seulement en tant que systèmes antiaériens, mais aussi en tant que systèmes antimissiles.
Dans son article consacré aux perspectives d’achat par l’Inde de ce système russe The New York Times (NYT) estime que si l’accord intervient, l’administration américaine sera confrontée à un dilemme: punir l’Inde pour la violation des sanctions ou faire une exception afin de ne pas détériorer leurs relations.
Les États-Unis courtisent l’Inde en vue de la transformer en alliée stratégique face à l’expansion militaire chinoise. Dans ce contexte, des sanctions contre l’Inde, même si elle achète des systèmes russes, sont peu probable.
Shailesh Kumar, directeur pour l’Asie d’Eurasia group, société d’estimation des risques géopolitiques, signale à ce propos:
«Je soupçonne que l’Amérique n’introduira pas de sanctions en réponse à l’achat de S-400. Trop de choses ont été mises sur la balance des relations bilatérales. Si les États-Unis optent pour des sanctions, cela portera atteinte aux faveurs de l’Inde que Washington brigue depuis ces 20 dernières années.»
«Nous entretenons des contacts avec toute une série de pays afin d’empêcher de nouveaux achats (à la Russie, ndlr) dans le domaine militaire, et le secrétaire d’État prendra des mesures appropriées si et quand nous en venons à la conclusion qu’il y a eu des actions pouvant être frappées de sanctions», a répondu par courrier électronique la porte-parole du département d’État aux questions qui lui avaient été posées à ce propos.
The NYT note que l’année dernière, l’Inde a fait une pause dans les pourparlers sur l’achat de S-400 suite à des divergences concernant le prix, mais que jeudi dernier le porte-parole de son ministère de la Défense a annoncé que les pourparlers se poursuivaient à Moscou.
Le média reconnaît que l’achat probable de systèmes S-400 démontre que l’Inde continue de miser sur le matériel de guerre russe, bien que les États-Unis tentent d’augmenter leurs ventes d’armes à ce pays.
Les Américains tentent de convaincre l’Inde d’acheter des Patriot au lieu des S-400. Mais les missiles américains suscitent ces derniers temps de forts doutes après leur échec pour protéger la capitale saoudienne contre des missiles tirés par les Houthis depuis le Yémen.
«L’Inde n’a pas été très impressionnée par les Patriot en comparaison aux S-400, qui surpassent ces premiers en termes de caractéristiques, d’exploitation et de maintenabilité. C’est un système plus efficace», a résumé Rahul Bedi, de la maison d’édition Jane’s Information Group, cité par The NTT.
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