L’Algérie un des premiers pays producteurs de gaz conventionnel en Afrique, détient les troisièmes réserves mondiales de gaz de schiste, techniquement récupérables, a indiqué un rapport de la CNUCED publié jeudi.
Citant une étude de l’Agence américaine d’information en énergie (EIA) établie en 2015, la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et l’investissement estime les ressources techniquement récupérables mondiales de gaz de schiste à environ 7.566,6 trillions de pieds cubes (soit environ 214,5 trillions de mètres cubes). Ces volumes représentent environ 61 ans de la consommation mondiale au rythme de 2016.
Selon les mêmes données, les dix premiers pays détenteurs des RTR (ressources techniquement récupérables) de gaz de schiste par ordre décroissant sont la Chine, l’Argentine, l’Algérie, les Etats-Unis, le Canada, le Mexique, l’Australie, l’Afrique du Sud, la Fédération de Russie et le Brésil.
Ensemble, ces Etats représentent environ les trois quarts des RTR mondiales, précise ce rapport qui examine l’évolution de l’extraction du gaz de schiste, aux Etats-Unis et dans d’autres pays, afin d’évaluer sa pertinence vis-à-vis des engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat dans un contexte de besoins énergétiques en pleine croissance.
Environ la moitié de des ressources mondiales se trouvent en Algérie, en Argentine, au Canada, en Chine et aux Etats-Unis.
L’Algérie renferme près d’un dixième des RTR mondiales
L’Algérie, à elle seule, détient 707 trillions de pieds cubes(Tpi3) de gaz de schiste, soit 9,3% des RTR mondiales.
Elle représenterait plus de la moitié des RTR en Afrique. L’Afrique du Sud avec 390 Tpi3 (5,1% des RTR mondiales), possèderait également 28% des RTR du continent. Les pays d’Afrique Subsaharienne sont quasiment absents de l’analyse, en dehors du Tchad (3,2% des RTR régionales).
Pour le gaz conventionnel, l’Algérie représentait en 2016 environ 30% des réserves du continent, 43% de sa production et 56% de ses exportations. Aussi, environ 60% de la production de gaz naturel en Algérie étaient exportés en 2016, principalement vers l’Union européenne.
Le bouquet énergétique du pays repose essentiellement sur les énergies fossiles, le pétrole brut et le gaz naturel comptant pour 99,6% de ce mix sur l’année 2016, selon les données du rapport.
La CNUCED précise que « du fait du déclin naturel de ces gisements d’hydrocarbures, l’Algérie a montré un intérêt grandissant pour ses ressources d’hydrocarbures non conventionnels « qui se répartissent au sein de trois bassins principaux, à savoir Ghadames, Timimoun et Reggane.
Elle précise que le groupe Sonatrach aura besoin en cas d’exploitation de cet important potentiel ‘’d’infrastructures et d’équipements adaptés’’ ainsi que ‘’de connaissances et de compétences spécifiques’’.
L’agence onusienne estime que l’avenir de l’exploitation de ce potentiel en Afrique, sera également envisagée du point de vue de l’Algérie et de l’Afrique du Sud, étant donné que ces pays sont considérés comme possédant les principales ressources du continent.
oulignant l’intérêt croissant pour ces ressources non conventionnelles, dont l’exploitation ne s’est avérée rentable que récemment, la CNUCED relève que la systématisation de l’utilisation combinée du forage horizontal et de la fracturation hydraulique depuis le début des années 2000 a permis aux compagnies pétrolières et gazières d’accéder aux importants volumes de gaz de schiste contenus dans les roches mères.
Selon l’Agence pour la protection de l’environnement des Etats-Unis, plus de 300.000 puits ont été fracturés aux Etats-Unis entre 2000 et 2015 et environ un million depuis la fin des années 1940.
Mais l’exploitation commerciale reste, toutefois, limitée aux Etats-Unis et au Canada, à l’heure actuelle.
Un risque minime de contamination des aquifères
La CNUCED qui cite de nombreuses sources, explique que le risque de contamination des aquifères par les opérations de fracturation hydraulique serait minime au regard du nombre d’opérations réalisées.
La raison en serait que la fracturation hydraulique a généralement lieu à plusieurs kilomètres de profondeur, alors que les aquifères se situent, en principe, plus près de la surface (entre 100 et 500m).
De plus, les fractures générées par la stimulation de la roche mère s’entendent, en principe, sur une distance n’excédant pas quelques centaines de mètres.
L’agence onusienne donne l’exemple des sites de Barnett et Marcellus en Pennsylvanie, aux Etats- Unis, où le gaz de schiste est extrait à une profondeur comprise entre 1.300 et 4.000 mètres, tandis que les aquifères se situent entre 120 et 360 mètres.
Cependant, l’Agence américaine pour la protection de l’environnement, précise que certains gisements présentent des caractéristiques géologiques différentes d’où la nécessité de développer des connaissances approfondies quant à la géologie locale et en particulier aux emplacements des aquifères et des autres ressources en eau afin d’écarter tout risque de contamination.
APS