Finalement, il y a bien des étrangetés significatives et des phénomènes surprenants dans cette “étrange” pandémie, dans cette “étrange” époque. Par exemple, qui aurait dit que la politique de sanction maximale que développent les Etats-Unis de Trump depuis 2-3 ans, et qui touche un quart de l’humanité au gré de l’arbitraire de la force brutale et de l’illégalité, conduirait les pays touchés à figurer comme les meilleurs dans la lutte contre Covid19 ? Qui eût dit que ce fasciste corrompu de Maduro, que nous avons entrepris de liquider pour le remplacer par la figure historique et rayonnante de Guaino, se révélerait assez avisé pour aboutir à ceci :
« Le pays a effectué deux fois plus de tests que tout autre pays d’Amérique du Sud, mais seuls 288 cas de COVID-19 ont été trouvés, entraînant seulement 10 décès. Avant même que des cas ne soient confirmés, le président Maduro a déclaré une urgence sanitaire, en fermant rapidement les bâtiments publics comme les théâtres et les restaurants. Son administration a rapidement mis en place une énorme base de données en ligne où les citoyens pouvaient informer les autorités de leurs symptômes. Des professionnels de la santé ont rendu visite à des dizaines de milliers de personnes à leur domicile, distribuant des kits de test et des conseils. »
La situation est telle, nous dit-on, que des milliers de Vénézuéliens expatriés aux USA et dans leur écrasante majorité adversaires de Maduro, ont regagné leur pays depuis la pandémie, votant avec leurs pieds en faveur de la méthode Maduro. (Il faut dire, pour faire bon équilibre, que les sanctions US ont indirectement provoqué la mort d’à peu près 100 000 personnes au Venezuela, selon le Rapporteur de l’ONU. Cela compense.)
Ces précisions et d’autres sont contenues dans l’article ci-dessous, repris de MintPress.News et signé Alan Macleod. D’une façon finalement très significative par rapport à une vision symbolique de la chose, comme nous y invite l’“étrange” époque, il y aurait donc une sorte de rapport inverti entre les sanctions US et l’efficacité des gouvernements sanctionnés dans la lutte contre Covid19. En un sens, on peut le comprendre : la brutalité US met les agressés sur le pied de guerre ; eux, ils sont « comme en temps de guerre » depuis longtemps, et la pandémie s’est inscrite dans les objectifs de leur action de résistance presque avec naturel. Ainsi pourront-ils croire que la barbarie yankee a du bon, dans l’inversion s’entend, et la CIA pourrait-elle parler, une fois de plus, de l’effet-blowback. Pendant ce temps, les yankees n’arrêtent pas de gémir sur leur sort, tout en menaçant les vedettes iraniennes qui font des vagues et secouent les beaux et fiers navires de guerre de l’US Navy, menaçant de mal de mer leurs marins déjà infectés au Codiv19.
Ces étrangetés-de-situation sont renforcées par les étrangetés-de-statistique. Tenir une comptabilité précise en temps d’épidémie constitue une des activités favorites d’une civilisation accomplie et de haute technologie. Cela permet par ailleurs d’accuser les Chinois, quand ils annoncent des bilans qui ne correspondent pas à nos narrative ;puis lorsqu’ils les modifient à la hausse, d’y voir la preuve de leur duplicité et de leur dissimulation. L’indignation est moindre lorsque nos plus vaillants fleurons de la presseSystème développent une comptabilité macabre qui nous fait mesurer que nos propres bilans sont très sous-estimés, encore bien plus que du côté chinois, – ainsi que le rapporte, avec sa touche venimeuse habituelle, le site WSWS.org :
« Alors que les gouverneurs de la Géorgie, de la Floride et d’autres États se sont empressés de rouvrir des activités économiques sur leurs territoires dans le cadre de la campagne de retour au travail lancée par le président américain Donald Trump, de nouveaux chiffres commencent à montrer le véritable bilan humain de la pandémie de COVID-19.
De nouveaux rapports publiés dans The Economist, le Financial Times et le New York Times révèlent que, si l’on tient compte de tous les décès survenus au cours de la pandémie, le nombre réel de décès causés par le coronavirus est probablement au moins deux fois plus élevé que ce qui a été officiellement rapporté.
Les trois médias sont parvenus à cette conclusion en étudiant le nombre de “sur-décès” dans diverses régions pendant la pandémie. C’est-à-dire qu’au lieu d’enregistrer les personnes qui sont mortes dans un hôpital et qui ont été testées positives pour le COVID-19, ils ont suivi l’écart entre le nombre total de personnes qui sont mortes de n’importe quelle cause dans les villes, régions et pays du monde et ont comparé ces données aux moyennes historiques pour le même endroit et la même période de l’année. Cela permet de brosser un tableau plus précis de l’étendue sanglante de la maladie.
En Lombardie, en Italie, un épicentre de la pandémie en Europe, on estime que le nombre de décès connus ne représente que 48 % du nombre total de morts dues à la pandémie. Les données du centre national d’épidémiologie espagnol révèlent que le nombre de décès dus au coronavirus ne représente que 65 % de la surmortalité estimée. En Belgique, qui a le deuxième plus grand nombre de décès par habitant au monde, seule la moitié des victimes de la pandémie ont été comptées avec précision.
Au Royaume-Uni, les chiffres officiels ne font probablement état que de 42 % des décès dus au COVID-19. À New York, l’épicentre de la pandémie en Amérique du Nord, ce chiffre est de 77 %. Des insuffisances similaires ont été constatées aux Pays-Bas, en Belgique, en Suède, en Autriche et en Turquie.
Ces données révèlent également dans quelle mesure la pandémie fait rage dans le monde en développement. À Djakarta, en Indonésie, par exemple, les personnes officiellement mortes du coronavirus en mars ne représentaient que 5 % du nombre de “sur-décès” dans le pays au cours de ce mois.
Au total, il est probable que la pandémie de coronavirus ait causé au moins 121 842 décès dans ces villes et pays [étudiés par les trois médias], soit plus du double de ce qui a été officiellement rapporté. Si l’on extrapolait au reste du monde, le nombre total d’hommes, de femmes et d’enfants tués par le coronavirus passerait d’un peu moins de 185 000 à environ 370 000, un chiffre qui augmentera à mesure que les autorités sanitaires locales réviseront rétrospectivement les taux de mortalité à la hausse. »
On voit combien cette crise-Codiv19, qui devrait être l’occasion de montrer nos capacités d’évaluation et d’adaptation aux circonstances les plus dramatiques, – bref, qui devrait montrer la maîtrise des événements par notre civilisation, – combien cette crise montre au contraire le désarroi de notre puissance. De ce point de vue, comme ce fut le cas depuis 9/11 du point de vue militaire et sécuritaire dans la lutte contre ce qu’on nomme “le terrorisme” (?) et dans les diverses expéditions néo-coloniales/néo-globalistes du Moyen-Orient à l’Afghanistan, l’énorme puissance de la civilisation et du technologisme du bloc-BAO accouche d’une complète impuissance. Pire, les pratiques les plus douteuses mais qui semblaient se justifier aux yeux des “réalistes” qui n’aiment pas trop critiquer les USA, se soldent curieusement par un renforcement des pays visés contre toutes les adversités possibles, comme s’il existait à cet égard une justice supérieure sanctionnant les accès permanents de surpuissance du Système. En voulant imposer par le désordre l’ordre occidentaliste-américaniste, le bloc-BAO, et principalement les USA trumpistes et gangstéristes avec leurs sanctions, parviennent à ce paradoxe de renforcer leurs adversaires conduits à un gouvernement mené dans l’ordre le plus strict et l’austérité des situations d’urgence.
S’il est bien difficile d’apprécier avec précision les premiers événements et enseignements de cette crise-Covid19, on peut au moins comptabiliser ce phénomène-là du comportement de ceux que nous désignons comme des renégats et que nous diabolisons parce qu’ils se trouvent hors des bornes et des normes de nos valeurs. Le spectacle est édifiant et la crise Codiv19, en plus d’en être le détonateur, se confirme alors comme un élément-moteur de grande puissance dans le développement de la grande Crise d’Effondrement du Système (GCES).
DDE
Sanctioned Countries Against Coronavirus
After weeks of dismissing it as a liberal “hoax” designed to unseat the president, brushing the virus off as no big deal and under control, the Trump administration is clearly floundering in its response to the COVID-19 pandemic. Despite weeks of warning where it could have taken precautionary steps, the United States currently has four times the confirmed cases and twice the deaths of any other country. At the same time, the countries it is currently placing under economic siege, totaling around a quarter of the world’s population, are faring far better and leading the global fight against the coronavirus.
China, for instance, the first epicenter of the outbreak, has managed to slow its new COVID-19 cases to a trickle, reopening for business after losing 4,632 people – a number that, in the context of a stark April reality, appears impressively low. Although much of the discourse in the West condemns the Chinese government’s supposedly incompetent or slow response to COVID-19, the reality is that Beijing alerted the World Health Organization on December 31, when just 27 cases (and no deaths) had been identified, with authorities not yet even aware that the condition was a coronavirus.
The country is at the forefront of the production and distribution of protective and medical equipment throughout the world and, along with Russia (another sanctioned state) is one of the few nations to fly medical personnel around the world to help other countries. Russia even sent a planeload of cargo to the United States, despite the American sanctions hurting its economy. While their actions have been presented in corporate media as cynically trying to “curry favor” abroad, the aid has been much appreciated in countries suffering under the pandemic. In contrast, the U.S. has led the world in stealing or requisitioning supplies destined for other nations.
Another sanctioned state exporting doctors across the world during the pandemic is Cuba, the island nation is sending medical staff to neighbors like Haiti, Venezuela, Suriname and Jamaica and also further afield to Italy. “This is a global battle and we have to fight it together,” said nurse Carlos Armando Garcia Hernandez, capturing the medical internationalist spirit of Cuban medicine pioneered by Che Guevara, who quipped that, “The life of a single human being is worth a million times more than all the property of the richest man on earth.” A Cuban antiviral drug, Interferon Alpha 2b, has also proved successful in boosting patients’ immune systems, helping them fight off the coronavirus, and is now being used worldwide.
Venezuela, meanwhile, struggling under crippling U.S. sanctions that have claimed the lives of at least 100,000 people according to an American UN Special Rapporteur, has mobilized to fight the virus head on. The country has conducted twice as many tests as any other South American nation, but only 288 COVID-19 cases have been found, leading to only 10 deaths. Even before any cases were confirmed, President Maduro declared a health emergency, quickly closing public buildings like theaters and restaurants. His administration rapidly organized a huge online database where citizens could inform authorities of their symptoms. Medical professionals visited tens of thousands of people in their own homes, distributing test kits and advice. Maduro decreed the suspension of all rent and utility bills during the crisis, also banning the firing of workers.
A testament to the country’s efforts is that thousands of Venezuelan expats in the U.S., at least 92 percent of whom voted against Maduro in the 2013 elections, came back to the country during the pandemic, suggesting they are far more confident in Venezuela’s handling of the crisis.
Meanwhile, Vietnam, a country not currently sanctioned but having faced Washington’s wrath for decades, surely earns the top prize in handling the virus. Despite recording its first positive case just two days after the first American one, authorities have managed to limit the outbreak to just 268 cases and zero deaths. This is not because they are not testing, far from it. In fact, the country has designed, developed and mass produced multiple test kits all costing less than $20 each and giving dependable results in less than 90 minutes.
Those arriving from abroad are quarantined for two weeks while anyone coming to a major city or building has their temperature checked. Whole villages and towns have been fenced off due to one positive test. There is certainly an authoritarian element to their response; those lying about their past whereabouts or found to be spreading false information about the pandemic can face charges. However, the response has hinged upon the strong collective solidarity of the Vietnamese people, many of whom have likened the present events to the Tet Offensive, where millions united in secret to drive the American invaders back in a surprise attack.
In Iran, one of the first global hotspots and a country that planners in the U.S. were gleefully predicting would fall in on itself under the strain, has managed to get to grips with the pandemic. The number of new daily cases of COVID-19 has been falling day-on-day since March 30.
Ironically, Mohammad Morandi, a professor at the University of Tehran, claims the crippling sanctions that blocked Iranian oil exports have inadvertently better prepared them to deal with the total collapse in global oil prices than U.S. allies like Saudi Arabia, the UAE or Qatar.
While the sanctioned countries vary greatly in their level of human development and the democratic credentials of their governments, they all share one thing in common: they have refused to buy into a U.S.-led neoliberal economic order that appears totally unprepared and unable to come to terms with a globalized pandemic. Countries that have been the most enthusiastic adopters of neoliberalism have, not coincidentally, found their individualistic ideology that promotes greed and discourages collective solutions sorely lacking in tackling a public health crisis that threatens the entire world.