Avec le pétrole dont personne n’a besoin qui est déversé partout, le colosse du capitalisme corrompu des copains et des coquins a vacillé sur ses pieds d’argile et s’est effondré. Il ne se relèvera jamais. Pour prospérer dans ce nouveau monde, il faudra abandonner la mentalité du type “le vainqueur prend tout”.
L’épouvantable gâchis actuel a encore révélé que tout l’artifice structurel du marché mondial du pétrole est irrémédiablement perverti et brisé, – et donc sans aucune valeur comme indicateur pour des prévisions utiles.
La mobilité significative des prix sur le marché du pétrole ne reviendra jamais parce que toute l’industrie de cette marchandise physique a été remplacée par des ersatz de dérivés et des simulacres financiers qui n’existent que pour enrichir les banquiers. Aucun régulateur au monde n’a le pouvoir de mettre fin à la folie de l’hyper-financiarisation.
Les prix négatifs actuels du pétrole sont le résultat direct d’une impression de papier-monnaie incontrôlée qui a créé un ‘trou noir’ de dette, qui engloutit désormais d’énormes pans du PIB mondial.
Ainsi sommes-nous entrés dans une nouvelle ère post-globalisation, post-copinage, une ère capitaliste hyper-localiste, où les autosuffisances régionales remplaceront le système de globalisation à flux tendus qui avait été construit sur un crédit artificiellement bon marché aux ordres des bureaucraties supranationales et des ploutocrates corrompus.
En fin de compte, les gagnants dans ce nouveau monde seront les groupes ayant les attentes les plus faibles quant à la quantité de richesse qu’ils peuvent illégitimement extraire de leur communauté. Les perdants seront ceux qui s’accrocheront à l’orthodoxie héritée des gagnants – tout cela à n’importe quel prix.
Le prix du Brent est passé sous la barre des 16 dollars le baril cette semaine pour la première fois depuis 1999. Mais avant même que la pandémie de Covid-19 ne frappe, le monde était déjà pris dans une guerre des prix menée par les Saoudiens, dont le but était de détruire l’industrie américaine du schiste en inondant le globe de pétrole à 5 dollars le baril.
Jusqu’à présent, leur plan fonctionne. Le PIB mondial est en chute libre et le surendettement américain est exposé comme un horrible passif existentiel. Certains pourraient dire qu’il s’agit de la phase 2 du plan d’assaut saoudien.
La crise ne s’arrêtera pas. Au contraire, elle se transformera alors que nous passerons du modèle insoutenable d’un globalisme alimenté par le crédit bon marché à un nouveau localisme basé sur l’argent sûr à l’image de l’or et du bitcoin. Cela changera profondément nos vies, nos valeurs, nos institutions et notre identité.