Le passage-éclair mais extrêmement pesant du président États-Unis et de sa caravane au Moyen-Orient a constitué la mise en place ultra-rapide d’un simulacre que Trump entend affirmer pour tenter d’étouffer celui qui a été construit autour de Russiagate (RUSSIAGATE-TRUMPGATE)
.En quelques jours, à coup de discours et de promesses diverses, il a rallié à lui quelques forces importantes qui participent à la structure du Système et au développement de la politiqueSystème :
• Les princes de la maison Saoud, leur fric par $milliards, leur profonde veulerie politique et leur prodigieuse capacité de corruption, leur volonté incroyable de prétendre dominer la région comme si la matière la plus vile mangée par la pourriture dont ils sont constitués pouvait prétendre à l’affirmation d’une volonté structurée.
• L’appareil israélien dans son aspect le plus sordide, notamment dans sa connexion avec l’appareil de corruption installé à Washington sous la forme de l’AIPAC.
• Enfin, pour unir ces deux forces dans leur commune haine sans fin contre une troisième, une affirmation d’une hostilité agressive contre l’Iran, présenté d’une façon grotesque comme le centre du terrorisme et implicitement menacé de terribles représailles. (Les $350 milliards d’armement sur les prochaines années, plus les deux ou trois premiers F-35 livrés aux Israéliens pour être parqués bien en évidence, sont parmi les mesures de renforcement de l’arsenal anti-iranien.)
On a déjà dit la forme de dégoût primaire que provoque cette initiative de Trump en matière de ce qu’il est vraiment très difficile de désigner comme une politique étrangère. Pourtant, l’initiative a attiré un certain soutien de certaines forces au sein du Système, à Washington D.C. Le signe principal de la chose est un article de John Freeman dans le Wall Street Journal, sous le titre « The Unapologetic American – Donald Trump brings a new message to the Middle East », qui compare à l’avantage de Trump l’homme de “l’Amérique redevenue forte”, les discours d’Obama en 2009 au Caire et celui de Trump à Ryad en 2017. On doit se pincer sans aménité pour lire cet article sans éprouver d’angoisse devant l’extraordinaire puissance de la sottise créatrice d’autant de simulacres qu’il y a de préjugés en activité surpuissante à Washington D.C., entre les divers et très nombreux points de ravitaillement de la corruption obligatoire….
« President Donald Trump’s Sunday address in Saudi Arabia was bound to inspire comparisons to the speech Barack Obama delivered in Cairo, Egypt at a similar point in his young presidency. And just like his predecessor, Mr. Trump expressed gratitude and respect for his hosts. But the 45th U.S. President quickly made clear that he did not fly to the Middle East on his first overseas trip in order to explain what’s wrong with America.
» It would be a crude overstatement to say that the message has gone from America worst to America first in one presidency. Mr. Obama did speak favorably of his country several times during his Cairo address. But the difference between Barack Obama’s speech in 2009 and the Trump remarks on Sunday in Riyadh is striking… »
Suit une litanie de citations du discours d’Obama au Caire en juin 2009, comparé a discours de Trump à Ryad en 2017 : de l’“Amérique coupable et honteuse” (version Obama) à l’“Amérique forte et triomphante” (Trump). Il est difficile de résister à la stupéfaction devant l’absurdité de cette synthèse, quand on connaît le destin d’Obama, interventionniste et “assassin-légal” (drones et Cie) N°1 de la Maison-Blanche, et Trump, homme-téléréalité roulé dans la boue pour être un traître soldant l’Amérique à l’ignominie russe et déclarant il y a peu que l’Amérique devait se replier, oublier ses absurdes postures interventionnistes et ainsi de suite… Tout cela, pour deux discours et additions de simulacres antagonistes, tant la politique US et la situation washingtonienne ne sont plus faits que de tels actes vides de toute ontologie.
La fin de l’article du WSJ vaut son pesant de gay prides puisqu’on y dépeint implicitement Obama comme un machiste, anti-LGTBQ, tandis que, par logique contradictoire, Trump devait figurer dans les imaginaires des lecteurs comme le progressiste-LGTBQ par excellence… “Cet article, termine le WSJ, est écrit dans l’espoir que de nombreux auditeurs outremer [lire ROW] trouveront de nouvelles espérances dans ces messages de l’Amérique qui ne s’excuse de rien du tout” : brut de fonderie, entre drones et massacres des diverses populations, irakiennes, afghanes, syriennes, yéménites, etc.
« By the way, this column should note that perhaps the most striking comment when one looks back at Mr. Obama’s 2009 remarks has little to do with U.S. foreign policy, but underlines how far and how quickly the Democratic Party has moved on issues of sexual identity. Toward the end of his speech, Mr. Obama said, “The Holy Koran tells us: ‘O mankind! We have created you male and a female; and we have made you into nations and tribes so that you may know one another.’”
» Referencing that line today in the era of transgender politics would have progressives back in the U.S. shrieking for a safe space. As for the safety of the entire civilized world in its fight against Islamic terror, this column expects that many overseas listeners will find reassurance in a message from America without apologies. »
devrait-on croire que la chose signale une contre-offensive victorieuse de Trump sur tous les fronts, notamment à Washington D.C. plein des échos du Russiagate ? PhG avait laissé entendre que non, pas du tout : « Ceux-là sont tellement prisonniers de leur simulacre fabriqué sur les emportements furieux et aveugles de leur psychologie hystérique que, malgré un soudain conseil de freinage de l’antitrumpiste dans les éditoriaux (le 21 mai) curieusement similaires du WaPo et du NYT, ils continuent dans le même sens, y compris le WaPo lui-même qui ne semble pas capable de refreiner les incontinences inextinguible de sa haine antitrumpiste. »
Cette observation est largement substantivée par quelques commentaires du colonel Lang, sur son site Sic semper Tyrannis. Lang observe que l’activisme des partisans du Russiagate n’en démord par une seconde malgré le voyage triomphal au cœur de la corruption globalisée du Moyen-Orient qui devrait absolument plaire au Deep State et à l’establishment. C’est que l’un et l’autre (Deep State et establishment) continuent à soutenir tous les simulacres en cours d’affrontement, et notamment, dans ce cas, également l’activisme-Russiagate qui continue à faire de Trump d’Arabie un traître vicieux et sordide au service des Russes. De cette façon et selon cette logique, nous dit Lang, “la presseSystème attend avec impatience le retour de Trump pour en revenir à son objectif fondamental, – la destitution”.
« Media meltdown over President Trump. The ravening MSM types in most of the available platforms for propaganda are eagerly awaiting DT’s return from overseas so that it can get on with the its basic objective – impeachment. Neither CNN nor MSNBC makes any effort in disguising their essential focus on impeachment. The level of their fascination with this now extends to their network news services own advertising. MSNBC now runs a staged ad in which a woman reporter is portrayed as chasing a congressman down a hallway while baQSQS>EEddgering him for « answers » to hypotheticals as to what he will do if Trump is « proven » to have obstructed justice. It is now evident (to me) that « obstruction of justice » will be the main thrust of the impeachment drive. Mueller’s investigation of Comey’s various statements, memos and the like now seems to be intended to elicit evidence of President Trumps supposed obstruction. Since he has a grand jury at his disposal and is conducting a criminal investigation (as opposed to the congressional counter-intelligence investigations) Mueller’s investigation could easily result in an indictment of President Trump. IMO that would trigger an resolution of impeachment in the House of Representative. DNI Dan Coats declined this morning before the US Senate to state that Trump had tried to persuade him to help in shutting down the Russia collusion investigations. This is probably a preview of what others may say to Mueller under oath. This may well be the crack of doom for Trump. »
Ainsi se retrouve-t-on effectivement dans un affrontement de simulacres, – celui de Trump parti en caravane jusqu’au trou du cul de la corruption du monde, à Ryad, valant bien celui de Russiagate dans les rets duquel il se débat. C’est-à-dire qu’il y a implicitement affrontement furieux et plein d’agressivité entre deux simulacres qui suscitent et stimulent des débats et des déclarations du type civilisationnel absolument vides de sens et sans la moindre ontologie comme tout véritable simulacre ; pour cela, ils ont choisi un mode contradictoire et antagoniste rempli de haines sans retour qui ne cesse de les affaiblir mutuellement.
Cela se fait, on l’aura bien compris, entre les deux branches de la même politique. Il y a d’un côté l’interprétation interventionniste-belliciste, de l’autre l’interprétation progressiste sociétale du même ultra-libéralisme transmutée en politiqueSystème par le grand Ordonnateur, – le Système soi-même. Ces deux branches sont l’une et l’autre nécessaires à cette politiqueSystème et au Système, elles se complètent, elles se renforcent, – mais non, pas du tout ! Les voilà qui s’interprètent et se représentent dans d’incroyables simulacres voués à cette même haine inexpiable et sans retour pour pouvoir mieux s’entredéchirer et se dévorer à belles dents. Il faut bien constater qu’aujourd’hui, une seule chose paraît réellement solide, consistante, permanente au cœur du Système, et c’est bien la haine de soi-même, –la haine du Système pour lui-même.
dde