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$21 000 000 000 000 est la somme dépensée par le Pentagone en 17 ans

En français, l’anglo-américain « trillion » se traduit par “billion”, qui signifie 10 puissance 12, ou 12 zéros après le chiffre, – dans notre cas “21”, ce qui signifie, dit autrement, 21 fois mille milliards. C’est le chiffre de la somme, en dollars cela va de soi, dépensée dont le Pentagone ne peut dire ni l’origine ni à quoi elle a servi, entre les années 1998 et 2015. (Nouveau chiffres, car plus l’on parle de la tâche bouffe-abracadabrantesque de réaliser un audit du Pentagone, plus les chiffres approximatifs découverts augmentent en nombre de « trillions », plus le nombre de fonctionnaires chargés de l’audit-mythique augmente, – qui pour renforcer l’équipe en place qui atteint les 2 400, qui pour une retraite prématurée, sans doute due à l’épuisement psychologique et comptable.)

En 2011, le secrétaire à la défense Gates avait fait un discours qui n’a guère eu de publicité, dans lequel il expliquait : « Mon équipe et moi, nous avons appris qu’il est quasiment impossible d’obtenir [de tel ou tel service au Pentagone] des informations et des réponses précises à des questions telles que “Combien d’argent avez-vous dépensé ?” et “Combien de personnes avez-vous dans votre service ?” »

L’article de Lee Camp dans Truthdig du 15 mai 2018 nous instruit rapidement des aventures du professeur Skidmore, économiste, qui a fait une étude sur le problème, et qui, la première fois qu’il interrogea à ce propos l’ancienne adjointe au secrétaire au logement et développement urbain Catherine Austin Fitts, pensa qu’elle s’était trompée et avait voulu dire “billions” et non “trillions“ comme il l’avait entendue. Mais non, il y a des documents détaillant cette étonnante situation, comme ce rapport de l’Inspection Général du Pentagone, – dont l’exemplaire accessible au public a mystérieusement été retiré du site internet du service après que Skidmore ait commencé à s’intéresser au programme et à interroger ce service, mais dont une copie d’accès a été sauvegardée. Par exemple si l’on veut aller dans le “détail” disons révélateur, l’auteur cite pour nous un passage du rapport expliquant que « le budget de l’U.S. Army au cours de l’exercice 2015 s’est élevé à 120 milliards de dollars [autorisés par le Congrès]et [que]les ajustements budgétaires non autorisés ont été 54 fois plus élevés que les dépenses autorisées par le Congrès… »

(Une approche concrète et avérée dans notre chef du problème à partir de sources sûres concerne le cas du bombardier utilisant la technologie furtive, Northrop B-2. Prévu à l’origine [1978] pour coûter $185 millions l’exemplaire sur une série longue de 132, le programme fut très fortement réduit à mesure qu’augmentait le coût tandis que les conditions politiques changeaient [dissolution de l’URSS] et l’on aboutit à 21 exemplaires produit dans les années 1990. Le coût brut de l’exemplaire [coût du programme divisé par 21] atteignit officiellement $2,4 milliards. Les services français de l’état-major général s’intéressèrent à l’avion, notamment parce que le B-2 avait été utilisé durant la guerre du Kosovo et qu’on avait pu constater l’absurdité de la formule [le bombardier “invisible” était accompagné d’une telle flottille de protection d’avions non-furtifs que la signature-radar était considérable et que l’on savait à coup sûr qu’un B-2 intervenait] ; en utilisant des sources ouvertes et sans soupçonner une seconde le Pentagone de tromperie délibérée, ces services atteignirent une évaluation comptable de $6 milliards de coût pour un exemplaire du B-2. )

Les commentaires sur ces sommes d’argent disparues, – ou disons “furtives” comme l’on dit “invisibles”, – dans le cadre mythique du Pentagone sont complètement inutiles, aucun mot, aucune expression, aucune exclamation n’ayant la capacité de rendre compte de l’énormité monstrueuse du phénomène. Seul l’appel à des forces mystérieuses, extérieures à nous, et à l’évocation de mythiques et gigantesques imprimeries spécialisées dans le billet de $1 000 et installées dans les sous-sols du Mordor de Tolkien peut apaiser l’esprit avant de passer à autre chose, après avoir déposé les armes de l’appréhension rationnelle de la chose…

(Pour mieux saisir l’esprit de la susdite chose, il faut s’attacher aux significations magique, ésotérique et renvoyant à la Tradition de l’expression “Abracadabra” qui figure dans le titre. Le Wikipédia donne diverses appréciations et précisions qui en rendent compte d’une manière qui nous semble bienvenue.)   

« But let’s get back to the beginning. A couple of years ago, Mark Skidmore, an economics professor, heard Catherine Austin Fitts, former assistant secretary in the Department of Housing and Urban Development, say that the Department of Defense Office of Inspector General had found $6.5 trillion worth of unaccounted-for spending in 2015. Skidmore, being an economics professor, thought something like, “She means $6.5 billion. Not trillion. Because trillion would mean the Pentagon couldn’t account for more money than the gross domestic product of the whole United Kingdom. But still, $6.5 billion of unaccounted-for money is a crazy amount.”

So he went and looked at the inspector general’s report, and he found something interesting: It was trillion! It was fucking $6.5 trillion in 2015 of unaccounted-for spending! And I’m sorry for the cursing, but the word “trillion” is legally obligated to be prefaced with “fucking.” It is indeed way more than the U.K.’s GDP.

Skidmore did a little more digging. As Forbes reported in December 2017, “[He] and Catherine Austin Fitts … conducted a search of government websites and found similar reports dating back to 1998. While the documents are incomplete, original government sources indicate $21 trillion in unsupported adjustments have been reported for the Department of Defense and the Department of Housing and Urban Development for the years 1998-2015.” […]

» The human brain is not meant to think about a trillion dollars. And it’s definitely not meant to think about the $21 trillion our Department of Defense can’t account for. These numbers sound bananas. They sound like something Alex Jones found tattooed on his backside by extraterrestrials.

» But the 21 trillion number comes from the Department of Defense Office of Inspector General—the OIG. Although, as Forbes pointed out, “after Mark Skidmore began inquiring about OIG-reported unsubstantiated adjustments, the OIG’s webpage, which documented, albeit in a highly incomplete manner, these unsupported “accounting adjustments,” was mysteriously taken down.” (Luckily, people had already grabbed copies of the report, which—for now—you can view here.) […]

» “[The July 2016 inspector general] report indicates that unsupported adjustments are the result of the Defense Department’s ‘failure to correct system deficiencies.’ ” They blame trillions of dollars of mysterious spending on a “failure to correct system deficiencies”? That’s like me saying I had sex with 100,000 wild hairless aardvarks because I wasn’t looking where I was walking. […]

» At the end of the day, there are no justifiable explanations for this amount of unaccounted-for, unconstitutional spending. Right now, the Pentagon is being audited for the first time ever, and it’s taking 2,400 auditors to do it. I’m not holding my breath that they’ll actually be allowed to get to the bottom of this.

» But if the American people truly understood this number, it would change both the country and the world. It means that the dollar is sprinting down a path toward worthless. If the Pentagon is hiding spending that dwarfs the amount of tax dollars coming in to the federal government, then it’s clear the government is printing however much it wants and thinking there are no consequences. Once these trillions are considered, our fiat currency has even less meaning than it already does, and it’s only a matter of time before inflation runs wild. »

L’on comprendra combien nos recommandations pour l’inconnaissance et l’incertitude comme façon de progresser dans l’observation du fonctionnement du Système dans le sens deson effondrement sont absolument nécessaires. La comptabilité du Pentagone est un de ces domaines où l’esprit court le risque de la démence s’il veut aller au bout d’une connaissance telle qu’il puisse prétendre parvenir à une certitude que les chiffres devraient pourtant lui réserver, et dans tous les cas se perdra bien avant d’espérer atteindre au but.

Il faut absolument envisager l’hypothèse soulevée par divers commentateurs non dépourvus de sensibilité spirituelle et de conscience de l’existence du démon, selon laquelle le Pentagone est une entité, un égrégore monstrueux et effectivement démoniaque. Parmi ces commentateurs, on peut citer James Carroll, activiste pacifiste et un temps séminariste, dont le père fut général de l’USAF et fondateur de la Defense Intelligence Agency. Carroll baptisa le Pentagone House of War (le secrétaire à la défense Cohen avait préféré en 1998 le surnom de Moby Dick), qui est le titre du livre qu’il publia au début des années 2000. Toutes les analyses de Carroll, effectivement esprit empreint de spiritualité exprimée par ses activités religieuses et ses engagements politiques, vont dans le sens d’affecter le Pentagone, la structure même du bâtiment de forme pentagonale dont la première pierre fut posée le 11 septembre 1941 (quelle prémonition quasiment prémonitoire si l’on veut bien nous autoriser ce pléonasme, dans la datation !), d’une sorte d’existence autonome d’une puissance colossale, qui exerce une influence décisive sur tous ceux qui prétendirent et prétendent la diriger ou l’orienter.

On peut se reporter à une interview de Carroll, le 20 juillet 2006, dont on extraira ceci :

BuzzFlash : « C’est une énorme structure. »

James Carroll : « En effet, c’est bien le cas… Cette énormité est déjà une question importante. Une bureaucratie de cette taille porte inévitablement sa propre dynamique impersonnelle qui transcende la capacité de l’être humain à exercer son libre arbitre moral. C’est l’un des thèmes que j’explore dans House of War – comment la bureaucratie impersonnelle a marqué les politiques qui ont été façonnées par une succession d’individus, dont aucun n’a jamais été capable de maîtriser l’agence gouvernementale à la direction du Pentagone. C’est l’un des problèmes auxquels nous devons faire face : le Pentagone est devenu sa propre entité, sa propre source de pouvoir et de signification. »

dde

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