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Vers de nouvelles formes de guerre et nouveaux détours

Karim Younès: L’histoire est ainsi redondante. Programmés froidement dans les laboratoires occidentaux, des accords secrets franco-britanniques de 1916 connus sous le nom d’Accord Sykes-Picot, « revus et corrigés » après la Première Guerre mondiale, aboutiront à la configuration géopolitique actuelle du monde musulman qui se retrouve plongé dans le chaos : de l’Afrique du Nord en Chine, le Proche-Orient, Sahel et le Monde-Orient, le Caucase et l’Asie centrale.

C’est dans ce cadre que des cartes géographiques ont été remodelées. La dernière tentative en date est en train de se dérouler sous nos yeux dans le monde arabe.

Cette stratégie de remodelage de la géographie politique passe par la destitution de l’histoire commune comme ciment national, au bénéfice de critères ethniques ou religieux qui serviraient de lignes de démarcation pour de nouvelles frontières dont font les frais les pays les plus faibles.

Les mouvements de position, à l’intérieur du grand échiquier qu’est devenu l’espace géopolitique mondialisé, donnent lieu à des offensives impitoyables.

Le dénominateur commun à toutes ces conquêtes, véritables croisades qui ont modifié au fur et à mesure la carte mondiale, a revêtu tour à tour, un caractère religieux, puis un besoin de maîtrise et possession de ressources naturelles à travers le contrôle des régions qui les renferment et des voies d’échange.

Durant plusieurs siècles, l’objectif était les richesses du sol, minières ou agricoles. Mais avec la révolution industrielle, l’accroissement de la consommation d’énergie et la perspective d’épuisement des ressources nécessaires, les hydrocarbures et toute autre source d’énergie sont devenus la richesse à posséder, à en contrôler la propriété, l’accession ou l’échange.

L’énergie et la sécurité énergétique sont devenues, petit à petit, durant la deuxième moitié de ce siècle, une préoccupation majeure pour les grandes puissances. Elles sont à présent au cœur de toutes les stratégies.

Dans les années 1950,60, 70, l’appétit sanglant, insatiable des puissants à la recherche de plus de puissance encore, s’est abattu sur la l’Indochine, la Corée (2 à 5 millions de victimes) l’Algérie avec 1,5 millions de tués, le Vietnam, le Cambodge faisant plusieurs millions de victimes.

Si l’on ajoute à ces chiffres macabres la catastrophe humanitaire induite par la guerre 1939-1945 avec ses 50 millions de tué, les génocides commis en Amérique latine, Grèce, Serbie ,les affrontements sanglants en Chine, en-Inde, au Congo, au Biafra (près d’un million de victimes),et la liste est longue ! Tant de crimes contre l’humanité dont les responsables, les vrais, restent impunis…

Les grandes conférences onusiennes ont misé sur un nouvel ordre international, en fait on a eu finalement droit à un système international qui attise l’insatiable appétit d’enrichissement des multinationales sous couvert d’une autre dynamique, celle de globalisation et de mondialisation.

Est-il utile d’ajouter d’autres drames toujours en cours sous la responsabilité directe des Occidentaux, Etats-Unis en tête ? Le Monde arabe ? Une illusion, pour certains, une désillusion pour d’autres !

Karim Younes: ancien président de l’assemblée nationale algérienne

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