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Enfin, Daesh pourra voler sur F-15

Si l’on suit la logique de la chose, on se rappellera qu’à Ryad, Trump avait dénoncé le terrorisme international et sacré l’Arabie comme maîtresse d’œuvre absolue de cette croisade de vertu et de progrès. Au milieu des 50 pays témoins, dans un coin, boudeur et ostracisé, le petit Qatar dont on n’apprécie pas, chez les Saoud, qu’il ait de bonnes relations avec l’Iran. Et l’on sait, Trump l’a dit, que l’Iran est “la mère de tous les terrorismes internationaux” ! C’est dire…

Puis l’Arabie, dans sa sainte et vertueuse colère, fit tenir avec quelques amis, il y a douze jours de cela, un ultimatum au Qatar qu’on isola séance tenante. On était au bord de la guerre. Trump approuva bruyamment le Qatar, puis il revint sur ses pas en disant qu’il fallait réfléchir et qu’on devait causer sous les auspices des USA, maîtres des arrangements pacifiques ; puis il y revint et annonça que le Qatar méritait le pire des sorts ! Comme l’Arabie le disait depuis douze jours, car elle est maîtresse en cette sorte de jugement, le Qatar finance le terrorisme international depuis des lunes.

Poursuivant dans notre labyrinthe de logique pure, nous sommes avisés que les USA ont signé un accord de $12 milliards avec le Qatar pour la livraison de 36 chasseurs de défense aérienne Boeing F-15AQ (Q pour Qatar). Précision : « …the purchase of the F-15QA fighter jets creating 60,000 new jobs in 42 states across the United States. » On conclura de cette brillante manœuvre, 1) que les USA sont contents d’avoir leur base abritant le QG de Central Command au Qatar, et 2) que Daesh devrait prochainement voler sur F-15, face aux F-15 saoudiens acharnés vertueusement dans la mission sacrée de destruction du terrorisme international en bonne partie financé par le Qatar, le reste l’étant par l’Iran.

Quelques lignes de Jason Ditz, de Antiwar.com, sur cette nouvelle sensationnelle : « During last week’s ever-worsening diplomatic crisis surrounding Qatar, President Trump eagerly jumped on board the Saudi move against the tiny nation, taking personal credit for the diplomatic split and later accusing Qatar of supporting terrorism at “high levels.” This week, however, with that crisis nowhere near resolved, President Trump signed off on a $12 billion arms sale, selling a large number of F-15 fighter jets to Qatar, which Qatari officials say shows that irrespective of Trump’s comments they retain “deep US support.”

» That is certainly the way it’s going to be seen across the region, though it’s puzzling that President Trump has kept up his anti-Qatar narrative while making such a massive arms deal, suggesting he’s insincere about the accusations, or just plain doesn’t care so long as Qatar’s check clears. It must be pointed out that the $110 billion Saudi arms deal faced many of the same questions, as Trump had been accusing them of being a major supporter of terrorism, then casually signed the largest arms deal in US history. Clearly, being accused of supporting terror by President Trump doesn’t mean much in the long run, or even in the very short run. »

dde

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