Le général à la retraite Hocine Benhadid a été placé sous mandat de dépôt et mis en détention provisoire à la prison d’El-Harrach, sans qu’aucun communiqué officiel ne soit diffusé par les instances judiciaires pour préciser ne serait-ce que les chefs d’inculpation ayant justifié la décision de son incarcération. Toutefois, d’après son avocat Me Bachir Mechri dans un entretien à TSA ; son arrestation serait dû au fait qu’il avait écrit une lettre à Gaid Salah publiée sur El Watan. Toujours d’après Me Mechri, à travers cette lettre Benhadid avait lancer un appel pour qu’on soutienne Gaid Salah, qu’on soit à ses côtés, qu’on l’aide à trouver la solution à la crise et qu’il ne faut pas qu’on le laisse seul. Que la solution est politique. Il a fait sa lettre dans le but d’appuyer l’état-major de l’ANP. C’était son intention d’après ses déclarations.
D’après Me Bachir Mechri, les gens qui veulent induire en erreur Gaid Salah, lui nuire et ternir son image ; lui auraient très mal interprété la lettre. Ils l’ont induit en erreur en lui faisant une mauvaise lecture de la lettre. Ceci alors que le général Benhadid n’a rien fait, il a juste proposé une solution politique à la crise. En considérant que la prise en charge de la crise actuelle du pays n’est aucunement constitutionnelle.
Ce sont les gens qui soutiennent l’ancien régime, qui souhaitent être maintenus et demeurer encore – ceux que Gaid Salah a appelé el issaba- , qui à travers ceux qui bossent pour eux l’induisent en erreur.
Le général Benhadid, avait déjà été placé sous mandat de dépôt une première fois en septembre 2015, avant d’être mis en liberté pour des raisons de santé, moins d’une année plus tard, soit en juillet 2016.
Il a été, par la suite, condamné par le tribunal de Sidi M’hamed à une année de prison avec sursis sur des accusations de “démoralisation” de l’institution militaire à la suite de déclarations données à ce propos à des médias électroniques. Interrogé sur cet épisode judiciaire, Benhadid avait affirmé en mars dernier, dans une interview au quotidien El Watan, avoir plutôt été “kidnappé par les gendarmes et les services de sécurité après sa sortie du tribunal”, avant d’être mis en prison à El-Harrach et libéré ensuite pour des raisons médicales.
Dans la même interview, il avait, par ailleurs, porté de graves et virulentes critiques à l’encontre de l’actuel vice-ministre de la Défense, le général Gaïd Salah, en lui prêtant notamment des velléités réelles de s’emparer du pouvoir politique en succession à l’ex-président Abdelaziz Bouteflika. À rappeler qu’avant le général Benhadid, l’appareil judiciaire a mené une importante campagne d’arrestations ces dernières semaines, ciblant aussi bien des membres influents du clan des Bouteflika que des personnalités politiques et des acteurs économiques.